Par Dre Lory Zephyr, psychologue spécialisée en santé mentale maternelle et cofondatrice de Ça va maman

J’ai envie de vous faire vivre un petit retour dans le temps. Vous souvenez-vous, lorsque vous étiez enceinte, de la façon dont vous avez imaginé votre premier enfant?

J’aimerais qu’il aille tes yeux

Imagine si elle a tes cheveux!

Ouf, si notre enfant a ton caractère, ça va être beau à l’adolescence!

Oh que j’ai hâte de lui faire découvrir nos traditions du temps des fêtes.

La transmission

Bref, devenir parent c’est aussi avoir le désir de transmettre à nos enfants autant des caractéristiques physiques que de belles choses à découvrir dans la vie. Dans mon bureau, toutefois, j’ai aussi entendu des parents qui vivaient plutôt de l’angoisse lorsqu’ils pensaient à ce qu’ils allaient transmettre à leurs enfants:

J’ai tellement peur que mes enfants soient anxieux comme moi

Je m’en voudrais tellement si mes blessures se transposent dans ma relation avec lui

Je veux tout faire pour éviter que mon bagage familial soit transmis à mes enfants

Ces réflexions habitent tous les parents d’une façon ou d’une autre, et c’est bien normal. Nous avons d’ailleurs exploré le sujet avec nos amies chez Strøm spa nordique qui ont aussi un balado appelé “Centré sur l’équilibre” qui aborde le bien-être sous toutes ses facettes. Pour écouter l’épisode en notre compagnie et creuser davantage le thème de la transmission, cliquez ici. Nous sommes certaines qu’il parlera fortement à plusieurs d’entre vous.  

L’attachement aussi se transmet

Les discussions que nous avons eu lors de cet épisode de balado m’ont rappelé l’importance de parler de la transmission intergénérationnelle de l’attachement. Comme vous le savez, ma lunette clinique pour comprendre l’humain repose principalement sur la théorie de l’attachement. J’en ai parlé à différentes reprises dans notre balado, mais aussi dans notre conférence sur le sujet. 

Brièvement, rappelons ici que la relation d’attachement est le lien émotionnel spécifique que l’enfant développe envers ses figures de soins, généralement ses parents. Lorsque l’enfant vit de la détresse, son système d’attachement est activé et c’est à ce moment qu’il choisira différentes stratégies pour s’apaiser. Les comportements d’attachement déployés par l’enfant montrent s’il a développé un attachement sécurisant ou insécurisant. Nous savons aujourd’hui que le patron d’attachement de l’enfant demeure généralement stable tout au long de sa vie. Il existe aussi un autre phénomène: la transmission intergénérationnelle de l’attachement. Plus précisément, la façon dont les parents se souviennent de leurs expériences d'attachement durant leur enfance façonne l’attachement de leurs enfants.

Bien sûr, il n’y a pas un facteur unique pour expliquer la sécurité d’attachement de son enfant. Toutefois, le concept de transmission intergénérationnelle nous rappelle comment il est important pour nous comme parents de nous comprendre, de nous découvrir et de prendre soin de notre santé mentale et affective. Être un parent, ce n’est pas uniquement une question de formations suivies, d’interventions prodiguées au quotidien et de livres que vous avez lu. Il y a aussi ce qui vous habite et ce qui vous a influencé tout au long de votre vie. 

Être un parent, c’est être un humain avant tout.

Ça nous demande de ralentir pour réfléchir. À qui nous sommes, à qui nous voulons devenir, mais aussi à qui nous avons été. Être un parent, c’est se demander ce que nous avons reçu, pour mieux comprendre ce que l’on veut transmettre à nos enfants. 

Au final, tout ça part du fait de prendre soin de soi, et de son bagage, pour mieux prendre soin d’eux. 

Biographie

Dre Lory Zephyr, psychologue

Je suis une psychologue spécialisée en santé mentale maternelle, attachement et périnatalité.

Je pratique présentement en clinique privée et j’ai pu observer au fil des années comment les mères se sentaient trop souvent seules avec leurs difficultés. C’est pour cette raison que j’ai décidé de vulgariser la santé mentale maternelle. J’ai, entre autres, écrit les livres Maman en Construction (Éditions de l’Homme, 2018), Ça va, maman? (Éditions de l’Homme, 2021) et coécrit les livres Le deuil invisible (Éditions de l'Homme 2022) et Le mythe de la mère parfaite (Éditions de l'Homme, 2025). En plus d’offrir des conférences sur mes domaines d’expertise et de former des intervenants, je suis régulièrement invitée à me prononcer sur différents aspects de la vie des mamans et des familles dans les médias. Je travaille aussi étroitement avec le laboratoire d’études sur le développement de l’enfant et sa famille (Chaire de recherche du Canada sur l’attachement et le développement de l’enfant), particulièrement pour la communication avec le public.

En rencontrant Jessika, j’ai trouvé une âme-sœur qui avait le même désir d’enfin faire une place aux mères, leurs expériences et le soutien dont elles ont besoin. Avec Ça va maman nous pouvons les rejoindre directement et les accompagner dans tout ce que la maternité peut leur faire vivre.

Psst….je suis aussi une maman ;) !